Une fin sans fin
"En ma fin est mon commencement".
Sentence, pressentiment? Marie Stuart (1542-1587) a brodé ces mots qui devaient se révéler prémonitoires. Depuis sa mort sous la hache du bourreau, qui devra s'y reprendre à trois fois pour la décapiter, la vie mouvementée de la reine d'Ecosse a inspiré de nombreux ouvrages.
Dans son "Marie Stuart", Stefan Zweig rapporte l'atrocité de l'exécution, dont le premier coup a arraché un gémissement à la suppliciée sans lui donner la mort. Ultime humiliation, quand le bourreau ramasse la tête pour la montrer à l'assistance, il saisit le vide : la tête a roulé sur le sol, tandis que le bourreau brandit une perruque.
Stefan Zweig raconte qu'au moment où l'on emporte la dépouille, "quelque chose se met à bouger, sous les habits. Sans que personne l'eût aperçu, le petit chien de la reine l'avait suivie et s'était blotti contre elle pendant l'exécution."
Marie, reine d'Ecosse (détail), 1558.
François Clouet (1516-1572),
pierre noire et sanguine.
Bibliothèque Nationale de France.