Sculptures au Guggenheim (19)
Pique en main, l'homme à tête de fourche a le triomphe tranquille à côté de la bête sacrifiée, dont il ne reste que le crâne
équarri. La pose de l'homme en appui, suggérant le repos, jointe à l'aspect "histoire naturelle" de la tête de taureau, s'oppose à la violence que la scène et son titre
évoquent, nous laissant perplexes.
"Dans la vie je suis une victime, en art je suis l'assassin" disait Louise Bourgeois. Ce n'est pas le lapin, pendu par les antérieurs pour faciliter le dépeçage, et déployant ses
viscères dans un sacrifice consenti, qui dira le contraire. Mutine, l'artiste disait aussi : "Je n'ai jamais fait de mal à une mouche. En fait, j'essaie de tout réparer".
1953 : Germaine Richier (1902-1959), Tauromachie, 111,5cm, Guggenheim Venise.
1970 : Louise Bourgeois (1911-2010), Rabbit, 59cm, Guggenheim New York.